La famille Middlestein – Jami Attenberg

Les relations au sein de la famille, les différentes formes de relation à la nourriture, tel est le dyptique sur lequel est basé tout le livre.

L’histoire

Bienvenue chez les Middlestein, une famille au bord de la crise de nerf depuis qu’Edie, la mère, risque d’y passer si elle ne prend pas au sérieux ses problèmes d’obésité. Le pompon ? Le père la quitte pour découvrir à soixante ans les affres du speed dating. Une trahison impardonnable pour leur célibataire de fille, un rebondissement que voudrait bien oublier le fils en fumant son joint quotidien, si sa femme ne s’était pas mis en tête de sauver Edie à grand renfort de Pilates et de Weight Watchers. Une question taraude toutefois les Midllestein : et s’ils étaient tous un peu responsables du sort d’Edie ?

Mon avis

Dans la famille Middlestein, tout semble se résumer à une relation fusionnelle avec la nourriture.

 » Les aliments sont faits d’amour. Manger c’est aimer. Aimer, c’est manger. »

Edie, la mère de famille, applique consciencieusement cette philosophie dans laquelle elle a été élevée. Le livre la cueille à un stade de sa vie où sa relation à la nourriture est devenue pathologique, la conduisant à l’obésité morbide. Comme une droguée, elle ne parvient pas, ne cherche pas, à changer ses habitudes pour échapper à l’issue fatale qui lui est promise.

Autour d’elle, sa famille s’agite, essaie de la secourir. Chaque membre fait face à sa propre relation à la nourriture : la belle-fille obsédée par une nourriture saine, la fille qui a dû lutter pour échapper à la même addiction, les petits-enfants qui subissent la relation de leurs parents à la nourriture.

La figure de la mère nourricière est fortement représentée dans la mesure où ce sont essentiellement la relation des femmes à la nourriture qui est évoquée. Les hommes en sont étrangement absents : Richard, le mari d’Edie, s’est enfui, ne supportant plus de voir sa femme s’autodétruire, et leur fils laisse  à sa femme la gestion des repas même s’il n’est pas d’accord avec ses choix.

Le seul homme passionné par la nourriture sera celui qui essaiera de sauver Edie en utilisant son addiction. Car il a fait sienne cette maxime :  » Fais de ta nourriture ta première médecine ».

A la lecture du livre, impossible de ne pas s’interroger sur sa propre relation à la nourriture, comment cela peut influencer une partie des relations familiales. Comment considère-t-on la nourriture ? Pourquoi cuisine-t-on, jour après jour ? Par plaisir, par simple besoin ? Est-ce un vecteur d’amour ? Que transmet-on à travers sa cuisine ?

A ce titre, j’ai trouvé ce livre très intéressant. Dans la mesure où je ne me suis pas attachée aux personnages, c’est à travers ce prime que ma lecture s’est déroulée.

J’ai trouvé en revanche que les personnages manquaient cruellement de profondeur. Ils ne sont que sensations, immédiateté. Cet aspect m’a profondément dérangé, donnant l’impression qu’ils sont entièrement dominés par leurs instincts et l’assouvissement de leurs besoins primaires.

S’il n’est pas inoubliable et agacera sûrement plus d’un lecteur par le manque de profondeur des personnages, et le manque cruel d’explications quant à leurs motivations, ce livre permet d’aborder les différentes déviances dans le rapport à la nourriture et amène à la réflexion.

Ma note : 14/20

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. J’étais assez tenté par ce livre. mais ta chronique me fait hésiter. Je pense que je ne vais pas aimer justement ce manque de profondeur chez les perso…

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    1. Alec dit :

      J’avoue que ça m’a vraiment dérangé dans ma lecture. Après ce n’est que mon avis 🙂, j’aime les personnages bien fouillés.

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  2. NovaBaby dit :

    Le thème de la nourriture ne m’intéressant pas spécialement, si les personnages manquent de profondeur, je ne pense pas que ce soit un livre fait pour moi…

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    1. Alec dit :

      Ah oui, il vaut peut-être mieux passer ton chemin sur ce coup là !

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