Throwback Thursday #24

Road Trip

Tel est le thème choisi cette semaine par Bettie Rose pour le Throwback Thursday. Une invitation aux voyages, à l’évasion. Quête de soi ou d’une vie meilleure, le road trip n’est jamais sans finalité. Par les temps qui courent, j’ai longuement hésité dans le choix du livre que j’allais te présenter.

J’aurais pu te parler à nouveau des enfants Tillerman et de leur quête éperdue d’une famille et de sécurité.

J’ai failli te parler de Bernard Olivier et des trois tomes de sa Longue Marche, car j’ai trouvé admirable sa traversée à pied de la route de la soie, en quête de lui-même à travers la marche et les rencontres.

Into the wild se posait là aussi en matière de road trip. Et oui, je t’avoue que l’idée de tout plaquer pour une vie loin de la société me tente parfois …

Et finalement, j’ai décidé que j’allais te parler d’un livre majeur dans la littérature contemporaine américaine. Un livre dur, noir, un livre qui transpire la misère et le désespoir, mais où tout du long une petite lumière vacille et tient bon, une lueur sur l’horizon qui dit que les lendemains seront meilleurs et que si on s’accroche suffisamment fort pendant la tempête, on verra le soleil se lever.

Ce livre, c’est un enfant de la crise des années 30, de la misère et de la douleur qui ont fait le quotidien de millions de familles.

Peut-être l’as-tu reconnu, le livre dont je veux te parler aujourd’hui. Il s’agit des Raisins de la colère de John Steinbeck.

Les_Raisins_de_la_colere

Années 1930, Oklahoma. Tom Joad est libéré de prison suite à un homicide involontaire. Il retourne à la ferme familiale mais une mauvaise surprise l’attend : la ferme a été saisie par une banque et sa famille, totalement ruinée, est sur le départ. Elle s’apprête à partir en Californie, avec l’espoir de trouver un emploi et de vivre dignement.

La famille Joad, partagée entre la peine de devoir quitter « la terre de ses pères » et l’espoir d’une vie meilleure, entame donc un long périple sur la route 66, à travers les grandes plaines de l’Ouest, en direction d’une Californie mythifiée. Mais le voyage ne se fait pas sans difficulté. La dislocation de la famille commence.

La famille Joad arrive finalement en Californie et réalise rapidement que, non seulement il n’y a pas assez de travail pour tous les immigrants et qu’elle devra vivre dans des conditions de vie effroyables, mais également que les « Okies » sont craints et haïs par les autochtones qui ne voient en eux que des marginaux et des agitateurs potentiels.

Malgré les difficultés, la famille Joad ne perd pas espoir et, malgré la faim, la pauvreté et l’injustice, mobilise tout son énergie pour essayer de s’en sortir.

J’ai lu ce livre il y a fort longtemps et je m’en souviens donc fort mal. Mais imagine : tu rentres chez toi et tu apprends que tu as tout perdu. Ta ferme n’était pas assez rentable, les dettes s’accumulaient, alors la banque l’a saisie. Malgré tout tu dois protéger ta famille, la mettre à l’abri, alors tu quittes ton pays, avec les tiens, dans l’espoir d’un avenir meilleur. Le trajet n’est pas sans danger et la mort rôde tout autour de toi, mais tu te rends dans cet Eldorado que d’autres t’ont décrit. Sauf que lorsque la famille arrive enfin à destination, point de pays Cocagne où l’ambroisie coule à flot. Elle ne trouve que la lutte pour sa survie quotidienne et la haine ordinaire des gens qui craignent pour leur confort. Pourquoi ? Parce qu’ils sont des milliers à avoir eu la même idée.

Au milieu de cet Enfer, la mère lutte quant à elle pour la survie de sa famille et s’emploie à la tenir à bout de bras autour d’elle. C’est elle qui maintient la lueur d’espoir qui continue de régner tout au fond de l’obscurité.

Bien sûr, ce sont les années 30. Et pourtant, comment ne pas faire un parallèle avec notre époque ?

Ce livre est une gifle, nécessaire, salutaire, c’est un indispensable.

13 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Roseline dit :

    Tu me donnes envie de relire les raisins de la colère….très d’actualité en plus…bises

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    1. Alec dit :

      Oui, certains livres que nous pensions simples témoins d’une époque révolue redeviennent d’une actualité brûlante… C’est assez terrifiant d’ailleurs. Je te souhaite une bonne relecture 🙂 bises

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  2. Il fait partie de ces classiques que j’ai toujours eu envie de lire, mais que je n’ai encore jamais lu! 🙂

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    1. Alec dit :

      Il n’est pas trop tard 🙂

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  3. Comme toi, je l’ai lu il y a fort fort fort fort longtemps et je ne m’en souviens pas des masses (je sais juste que c’était très poignant et que j’avais beaucoup aimé). Faudrait vraiment que je le relise !

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    1. Alec dit :

      C’est ce que je me dis aussi ! D’autant qu’avec un regard d’adulte, je pense que la perception du livre et des personnages doit être différente.

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  4. Exuline dit :

    Je l’ai dans ma PAL depuis peu de temps, j’ai vraiment hâte de le lire.
    Le livre que j’ai choisi pour ce TBT est sur la même période après la crise de 29, c’est amusant !!

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    1. Alec dit :

      Oui, c’est amusant ! Je vais aller voir ce que tu as choisi !

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  5. Je ne connaissais pas du tout.
    Du coup, merci pour la découverte 🙂

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    1. Alec dit :

      Avec plaisir ! En espérant t’avoir donné envie de le lire 🙂

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  6. Gaelle dit :

    Un classique qu’il faudrait que je lise….

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    1. Alec dit :

      Ouiii ! C’est une histoire poignante et la plume de Steinbeck est superbe !

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