Arrêtez tout ! C’est le moment du Throwback Thursday ! Et cette semaine, je trouve le thème de Bettie Rose juste génial ! Pourquoi ? Parce qu’il est extra large et va me permettre de vous parler d’un auteur totalement déjanté ! Je trouve que je ne vous en présente pas assez, des romans barges, bien allumés, de ceux qui vous font perdre vos repères et vous renvoie à des interrogation métaphysiques.
Revenons au thème de cette semaine :
Années 80 / 90
(date à laquelle le livre a été écrit)
Admirez la largeur du thème ! Juste une borne temporelle, que du bonheur! Imaginez le nombre quasi infini de possibilités… Je me suis retrouvée devant ma bibliothèque avec la même tête que mon chat devant un bol de lait.
Avec gourmandise, mon regard s’est arrêté sur La théorie quantitative de la démence de Will Self. Date de publication : 1991. Bingo !
Will Self est décrit par feu Fuctuat.net comme « l’enfant terrible des lettres anglaises ». Corrosif, ironique, il se situe dans le genre du roman d’anticipation sociale. C’est sombre et étrangement délicieux, cynique et anti-conformiste à souhait.
Dans La théorie quantitative de la démence, six nouvelles sont regroupées autour de la thématique de la folie, et plus précisément autour de la réflexion du psychiatre narrateur de la nouvelle qui donne son nom au livre : « Et s’il n’y avait qu’une quantité donnée de santé mentale dans une société donnée, à un moment donné ? » Il établit une théorie des vases communicants au niveau de la santé mentale d’une population : « Et si toute tentative de soigner les manifestations de la démence dans un secteur donné de la société avait pour résultat leur résurgence dans un autre secteur de la société ? » Vous n’imaginez pas à quel point cette théorie a pu me faire cogiter !
Le ton de l’auteur est scientifique, doctoral, à vous coller des doutes ! Will Self vous met face à des gens normaux qui racontent des histoires à dormir debout avec une telle distanciation que les valeurs s’inversent sans que vous vous en rendiez compte. Et le malaise surgit. Et si, finalement, le quotidien était la folie ? Qu’est-ce que la normalité au fond ? Car nos croyances ne sont … que des croyances.
Dans Le livre des morts de Londres-Nord, Will Self démonte l’idée de vie après la mort. Le Paradis est dans la banlieue londonienne, l’ennui y est infini, l’éternité plus chiante que la vie. Un homme rencontre dans une rue sa mère décédée. Elle lui avoue alors que les morts ne font que déménager dans un autre quartier.
A la découverte de Ur-Bororos s’attaque à l’ultra-conformisme qui mine nos sociétés à travers Janner, anthropologue qui s’aperçoit de la banalité de la peuplade qu’il a étudiée toute sa vie et s’étonne que « malgré leur ennui déclaré ils trouvent le moyen de s’ennuyer mutuellement encore davantage ».
C’est caustique, incisif, brillant, un grand moment de lecture.
Avec tout ça, je me suis donnée envie de le relire, et Will Self, il a publié quoi depuis ??? Je sens que ma PAL va encore grossir !
Oula ça a l’air vraiment bizarre comme lecture 😛
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Oui ! Mais c’est en même temps très bien écrit ! Ce n’est pas un auteur consensuel, c’est sûr, mais ça vaut le coup de le découvrir !
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Hé c’était une histoire qui se passe dans les années 80/90 OU un livre écrit dans ces années là. C’est large quand même ^^
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Ben oui ! C’est bien ce que j’ai écrit ! Ce n’était pas ironique !
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J’aime beaucoup les discussions autour de la « folie » et de ce qu’elle peut être, ce livre me donne bien envie. Comme dirait Arthur « Les fous le sont par rapport à une norme » (merci AA pour cette phrase brillante).
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Belle citation ! Le livre va dans ce sens, tu vas te régaler !
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Wow ! Tu m’as donné envie de le lire !
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Merci ! Cet auteur est juste génial ! N’hésite pas à me dire ce que tu en auras pensé.
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Ouch je ne connais pas mais ça m’a l’air costaud ! sacré lecture que voici^^
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Assez costaud dans la thématique mais l’écriture étant fluide, ça passe bien, d’autant qu’il y a aussi pas mal d’humour chez cet écrivain !
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Oh, j’aime bien découvrir le thème de la folie dans la littérature, et celui là a l’air assez coup de poing ! Je note, merci pour la découverte. 😉
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De rien ! J’ai hâte de lire ta chronique !
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beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. un enchantement. Au plaisir de revenir.
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Merci, c’est très gentil ! Bienvenue sur le blog et au plaisir de vous y retrouver.
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