Dracula – Bram Stoker

Si j’excepte le film Entretien avec un vampire, que j’ai maté vu un nombre incalculable de fois pour des raisons fort compréhensibles – Tom Cruise, Brad Pitt, Christian Slater – la thématique vampire ne m’attire pas plus que ça. Toutefois, à force d’entendre ma copine Gaëlle (Pause Earl Grey) vanter les mérites de Ann Rice et Kim Newman (Anno Dracula), j’ai fini par avoir envie de découvrir un peu ce versant de la littérature. Pour bien commencer, je me suis attaquée au classique des classiques, LE livre à l’origine du mythe, Dracula de Bram Stoker.

Isa la Rousse (Le petit monde d’Isa) et Cha (Dans la bulle de Cha) ont décidé de se joindre à moi pour parcourir les dangereux chemins des Carpates. Tu peux retrouver l’article d’Isa ici. Cha est quant à elle restée bloquée en pleine Transylvanie, insensible au charme ravageur de Dracula.

L’histoire

Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le Comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. A son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.

Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante.

Très vite, il se rend à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres…

Mon avis

Que je commence par te parler de ce qui m’a gêné. Dracula a été écrit au 19ème siècle, et j’ai essayé d’en tenir compte dans ma lecture. Habituellement, lire des classiques ne me pose aucun problème. Mais clairement, l’oeuvre de Bram Stoker a vieilli, pas toujours très bien, au point d’en paraître parfois naïf.

Ainsi la pauvre Lucy, transformée en bar à sang, qui reçoit le sang de quatre hommes… Euh ? Comme ça ? Les histoires de compatibilité, de groupes sanguins, tout ça ? Heureusement pour elle, ils étaient tous donneurs universels ! Quelle chance !

Lorsque Mina développe les mêmes symptômes que Lucy, personne ne fait le rapprochement … Big up aux deux docteurs de l’histoire !

Pourtant la lecture fut plaisante. Bram Stoker dresse un univers manichéen. Il oppose le monde des vivants, lumineux, empli de valeurs chevaleresques et de pureté, voire de naïveté, à celui des vampires, caractérisé par la noirceur et la dépravation. Il fait de Dracula un personnage incroyablement puissant et séducteur. Il nous raconte l’histoire éternelle de la lutte du bien contre le mal. Pas de gris ici, tout est blanc ou noir, et chacun doit choisir son camp. L’atmosphère est résolument pure du côté des vivants, malsaine chez Dracula. En s’introduisant dans le monde des vivants, il corrompt leur univers aussi sûrement que la pourriture se saisit d’un fruit. Le mal s’insinue insidieusement, lentement, et l’ambiance légère et surannée instaurée de rime abord par l’auteur se transforme peu à peu.

L’alternance entre la forme épistolaire et les extraits de journaux intimes des protagonistes est intéressante et permet d’insuffler un rythme à l’histoire et donne l’impression d’être en compagnie des personnages.

J’ai bien aimé me plonger dans la lecture de Dracula. Je crois que j’étais un peu en mode archéologue, contente de retrouver tous les accessoires classiques qui accompagnent le vampire : le pieu, l’ail, les chauve-souris, Van Helsing….

J’ai aimé l’amitié qui lie Mina et Lucy, le côté désuet de leurs échanges épistolaires, la fraîcheur que cela apporte au livre.

En bref

Sans avoir été totalement séduite par ma lecture, j’ai aimé me plonger dans ce livre fondateur du mythe du vampire. Grand classique, certains aspects ont mal vieilli mais l’atmosphère et les péripéties en font une lecture plaisante. Surtout, Dracula m’a donné envie d’en connaître un peu plus sur la littérature vampire avec des livres plus récents. Je pense m’attaquer à Anno Dracula de Kim Newman dans peu de temps !