Que de belles lectures cette été ! Et que de retard pour venir te les conter ! Alors aujourd’hui je fais du 3 en un : 3 coups de coeur en une chronique !
Le Diable rebat les cartes – Ian Rankin
Retrouver John Rebus dans une enquête, c’est toujours une excellente nouvelle. Que Ian Rankin arrive à surprendre alors qu’on fête cette année les 30 ans d’existence de son personnage, c’est encore mieux !
L’histoire
Il y a des affaires qu’on ne peut pas oublier.
Quarante ans après, John Rebus est toujours hanté par la mort de la belle et volage Maria Turquand, étranglée dans sa chambre d’hôtel alors qu’une fête donnée par une rock star et son équipe résonnait dans la chambre d’à côté. Le tueur n’a jamais été retrouvé.
Pendant ce temps, le coeur noir d’Edimbourg est toujours à prendre. Un jeune prétendant, Darryl Christie, semble en bonne position, mais subit une violente agression qui le rend vulnérable, d’autant plus qu’une enquête sur une affaire de blanchiment d’argent menace sa place de caïd. Quant à Big Ger Cafferty, est-il vraiment hors de course ou attendait-il le bon moment pour reprendre le contrôle de l’envers de la ville ?
Mon avis
Comme toujours, les trois points forts des enquêtes de John Rebus sont :
- L’enquête. Toujours soignée et surprenante. Ici nous suivons deux enquêtes en parallèle. D’une part, le meurtre de Maria Turquand, un cold case qui passionne Rebus et sur lequel il peut se pencher à loisir maintenant qu’il est à la retraite. De l’autre, l’agression de Darryl Christie pour laquelle Siobhan Clarke, son ancienne apprentie, lui demande assistance. Si les deux enquêtes se révèlent riches en surprise, la conclusion de la seconde m’a littéralement fait trépigner de plaisir !
- Edimbourg. Omniprésente, imposante, attachante… Pour qui connaît la ville, c’est un délice de parcourir ses rues aux côtés des personnages. Princes Street, Arthur Seat, Leith… Autant de noms qui me donnent une furieuse envie de retourner en Ecosse chaque fois que je les lis…
- Les personnages. Le gros point fort de Ian Rankin, c’est qu’il fait vieillir ses personnages « pour de vrai ». Depuis 30 ans qu’il existe, John Rebus vieillit. Après une jolie carrière d’inspecteur allergique à l’autorité, il est désormais à la retraite, et continue d’enquêter. Incorrigible, il se plaît à continuer d’arpenter les rues d’Edimbourg pour aider Siobhan Clarke, dont il a été le mentor pendant de nombreuses années, à résoudre les cas les plus épineux. En retour, elle lui fournit les dossiers des cold case qui l’intéresse. Les relations entre les personnages sont passionnantes, riches, denses. Je me plais à les retrouver chaque fois comme de vieux amis pour lesquels j’ai beaucoup d’affection, y compris Big Ger Cafferty, qui a dominé la pègre de la ville et dont la relation avec Rebus est ambivalente à souhait.
Un livre que je te conseille vivement !
Les Huit montagnes – Paolo Cognetti
Ce livre est venu bouleverser ma PAL estivale sur l’insistante recommandation de mon beau-papa. J’en ai abandonné ma lecture en cours pour le découvrir et je ne l’ai pas regretté une seule seconde. C’est un livre bouleversant, magnifique et tendre, à la plume merveilleuse et émouvante.
L’histoire
«Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes.»
Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au cœur du val d’Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.
Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé — et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.
Mon avis
Magnifique. Tout est dans ce livre. La filiation, la transmission, l’héritage. Mais aussi l’amitié, l’attachement indéfectible à un coin de terre, la résistance à notre monde actuel.
Pietro et Bruno grandissent ensemble, passant l’été avec la montagne comme terrain de jeu. Les parents de Pietro vivent en ville et passent l’été à la montagne. Bruno est quant à lui un pur montagnard.
En grandissant, leurs chemins se séparent. Si Bruno est profondément ancré à sa montagne de toute son âme, Pietro aura besoin de partir, de se découvrir, pour mieux revenir.
La plume de l’auteur est sublime, poétique et simple, terriblement émouvante.
T’en dire plus serait déjà te spoiler.
C’est un livre à découvrir absolument.
Mansfield Park – Jane Austen
J’aime Jane Austen, sa plume, sa façon de dénoncer les travers de la société de son époque et ses histoires d’amour délicieuses. Mansfield Park est dans cette droite ligne, et si ce n’est pas mon préféré, je me suis régalée à suivre Fanny, Edmond et les autres.
L’histoire
Sans richesse ni éducation, la jeune Fanny Price n’a rien pour séduire la bonne société anglaise. Pourtant, dans la faste demeure de Mansfield Park où l’a recueillie son oncle, il lui faut faire bonne figure. Entre frustrations et vexations, que sera-t-elle prête à sacrifier pour être acceptée dans le monde enjôleur de ses cousins ?
Mon avis
Jane Austen met en scène la petite société aristocratique de Mansfield Park, et c’est un délice. A travers les yeux et les pensées de Fanny Price, petite fleur fragile et discrète au milieu d’un parterre de roses et de lys exubérants, nous suivons la vie de la famille Bertram et de ses relations, les Grant et les Crawford. Entre convention et hypocrisie, le jeu consiste pour les jeunes filles à trouver un mari fortuné pour s’établir. Point d’amour ici, les mariages sont souvent de convenance, pour assurer la sécurité financière aux femmes et les alliances entre familles.
S’étalent ainsi sous nos yeux l’hyprocisie, les amours contrariés, les dangers de l’oisiveté… En contrepoint, la pureté de Fanny exacerbe les travers des personnages. On la suit dans ses attachements autant que dans ses répulsions, avec tout au long du livre cette question : la vertu triomphera-t-elle de la vanité ?
Roman d’apprentissage, il ne possède pas à mon sens la magie d’Orgueil et Préjugés, ni son humour si particulier. Il possède toutefois cette causticité propre à Jane Austen, cette analyse de la société de son époque qui en fait tout le piquant.
Un classique à découvrir.
Il va vraiment falloir que je tente Rankin. Je le dis ça à chaque fois que tu en parles ^^
Le deuxième me tente bien aussi
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Les deux sont tops ! Je veux relire tous les Rankin, alors on pourra se faire une LC 😉
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Avec plaisir!
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J’avais beaucoup aimé Mansfield Park mais il m’a fallu un moment pour convaincre mon cerveau qu’elle n’écrivait pas sur un personnage spécifique !
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En fait, le personnage de Fanny m’a agacé au début. Du coup, je me suis beaucoup plus concentrée sur Edmond, les Crawford et les interactions sociales 🙂
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J’ai bien envie de tenter Rankin!!
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Rankin est geniiiaaallll !!!! 😁
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Je me note Les huit montagnes, il a l’air magnifique ! Merci pour la découverte :p
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Oui ! Il est sublime ❤
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