Mentor – Lee Matthew Goldberg

Jack Torrance,  Norman Bates et maintenant William Lansing. Shining, Psychose, Mentor. Quand la folie s’allie à l’intelligence, le mal s’incarne et la terreur est à son paroxysme. La malfaisance sans limite, cachée sous des apparences urbaines et charismatiques, horrifie. Il manquait un personnage à mon top 3 des psychotiques les plus terrifiants de la littérature, je viens de le rencontrer dans Mentor. Malaise, tension et peur m’ont accompagnée dans ce thriller dont la lecture se conclut par un coup de coeur.

L’histoire

Tout semble sourire à Kyle Broder, jeune éditeur dans une maison d’édition new-yorkaise. Lorsque Kyle est contacté par William Lansing, son professeur à l’université, il est ravi et décide de présenter son mentor à sa petite amie, Jamie. A cette occasion, William propose à Kyle le manuscrit d’un texte sur lequel il travaille depuis de nombreuses années.

D’abord enchanté à l’idée de le publier, Kyle est rapidement choqué par la perversité du récit, qu’il abandonne après en avoir lu quelques pages. Mais lorsqu’il en refuse la publication, William entreprend de ruiner la vie de son éditeur, s’en prenant successivement à son chat, sa copine et son auteur vedette.

Kyle est alors obligé de se replonger dans le roman de William, Devil’s Hopyard, et découvre que le livre fait sinistrement écho à l’histoire de la disparition non élucidée de sa petite amis à l’université. Et qu’il ressemble cruellement à la confession d’un criminel.

Mon avis

Voilà longtemps qu’un thriller ne m’avait pas rendue à moitié parano ! L’auteur nous donne de suite les règles du jeu. Le suspense ne réside pas dans l’identité du harceleur, on le sait dès le début. La question qui se pose est plutôt « jusqu’où va-t-il aller ? », un peu dans la lignée de films comme Liaison fatale ou Shining.

Etonnamment  je relie ce livre à des  films plutôt qu’à d’autres livres. Il faut dire que l’écriture en est très graphique. La plume de l’auteur, incisive, percutante et fluide, vient renforcer cette impression.

Le malaise est installé dès les premières pages. L’impression que quelque chose ne va pas. Le climat devient très rapidement malsain, entraînant le lecteur dans une spirale infernale qui rend le livre difficile à lâcher.

Les personnages sont bien construits et exploités. William Lansing, professeur d’université et écrivain au charisme débordant, exerce une fascination certaine sur son entourage. Kyle, jeune éditeur, ancien élève de William, se rappelle avec émotion et gratitude du rôle que William a joué dans sa vie. La relation des deux personnages sert à merveille le roman. Kyle est en admiration pour ce professeur qui lui a tant apporté, et ce dernier en profite pour instaurer une relation déséquilibrée qu’il domine. Les premières pages du livre montrent la subtilité de cet écheveau et très vite l’engrenage se met en place. Quelques textos de trop, un sentiment d’oppression, une sensation incrédule de harcèlement, puis le dérapage dans une folie croissante. L’incrédulité de l’entourage de Kyle, la vie de famille en apparence parfaite du professeur et son aura de crédibilité viennent brouiller les perceptions des spectateurs du drame, rendant l’aggravation de la situation inéluctable.

En bref

Une histoire qui m’a tenue en haleine et que je te conseille très vivement si tu es amateur de thriller, d’ambiance glauque et de frissons !

Je remercie Hugo Thriller pour l’envoi de ce livre et cette excellente découverte.