L’invention des ailes – Sue Monk Kidd

 

Cette année promet décidément d’être un grand cru livresque ! Avec cette troisième lecture de l’année, je vous présente mon deuxième coup de coeur !

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L’invention des ailes m’a passionnée et bouleversée, me laissant songeuse sur les luttes menées tant pour l’abolition de l’esclavage que pour la condition des femmes.

L’histoire

Caroline du Sud, 1803. Fille d’une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès son plus jeune âge qu’elle veut accomplir de grandes choses. Lorsque pour ses 11 ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah refuse et se dresse contre ces horribles pratiques. Mais à 11 ans, cela ne compte guère, et les limites imposées aux femmes écrasent vite ses ambitions. Pourtant, une belle amitié naîtra entre les deux fillettes. Au fil des années, elles deviendront des jeunes femmes avides de liberté, qui se battront pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde. Une superbe ode à l’espoir et à l’audace.

Mon avis

Sarah Grimké est née femme, dans le Sud des Etats-Unis, au tout début du 19ème siècle. De par sa naissance, elle est destinée à devenir la bonne et docile épouse de l’héritier d’une riche famille de Charleston. Mais dès son plus jeune âge, Sarah rue dans les brancards, tentant de s’élever au-dessus de ce destin, pleine de rêves et d’espoir. La société patriarcale à laquelle elle appartient semble pourtant inébranlable et lui ordonne d’accepter et de suivre les règles du jeu.

Sarah s’élève aussi contre l’esclavage, remettant en question les fondements même d’un système économique qui étouffe tout sens moral et se maintient sur le sacro-saint critère du respect des traditions. Bravant les lois strictes régissant l’esclavage, Sarah apprend à lire à Handful, espérant lui offrir une part de liberté. Lorsque Sarah tente d’affranchir Handful, la violente réaction de son père est très révélatrice de cet état d’esprit :

« Ne te trompe pas à mon propos, Sarah, je protégerai notre mode de vie. Je ne tolérerai aucune rébellion au sein de cette famille ! »

En parallèle l’histoire de Handful se dessine. Esclave, fille et petite-fille d’esclaves. Avec elle, ce sont les conditions de vie des esclaves que nous découvrons. Brimades, humiliations, mauvais traitements ont la part belle dans ce quotidien où chaque mouvement doit faire l’objet d’une autorisation. La mère de Handful trouve son espace de liberté dans la création de quilts au travers desquels elle raconte son histoire.

Les chapitres alternant les voix de Sarah et de Handful nous mettent face à une cruelle réalité : si Handful est esclave et prisonnière de son état, Sarah est prisonnière de sa condition de femme et du rôle social qui lui est attribué. Si les prisons sont différentes, les conséquences se ressemblent étrangement.

Handful résumera parfaitement le dilemne qui est le leur :

« Mon corps est peut-être esclave mais pas mon esprit. Pour vous, c’est l’inverse. »

L’amitié qui lie les deux femmes est la colonne vertébrale du roman. Un lien puissant, fluctuant, complexe.

Avec ce roman historique parfaitement équilibré, Sue Monk Kidd nous offre une histoire poignante, une histoire de révolte et de lutte. Se situant avant la guerre de Sécession, basé sur l’histoire de Sarah Grimké, le roman permet de mieux appréhender le contexte qui a précédé la guerre. La crispation des positions de chaque camp, la violence des réactions des tenants de l’esclavage face au courant abolitionniste. Autant d’éléments qui annoncent le caractère inéluctable de cette guerre.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman historique qui m’a chamboulée au point de me faire pleurer. Je l’ai dévoré et je note Sue Monk Kidd dans ma liste des auteurs à suivre.

Je vous invite également à lire la chronique de June&Cie en cliquant ici. C’est sa chronique qui m’a incitée à ne pas laisser ce livre trop longtemps dans ma PAL et je ne peux que l’en remercier.

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6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Folavril dit :

    Très envie de le lire, celui-ci!

    Aimé par 1 personne

    1. Alec dit :

      Il est magnifique !

      Aimé par 1 personne

  2. totorotsukino dit :

    je l’ai trouvé très bien, même si ce n’est pas un coup de coeur ^^

    Aimé par 1 personne

    1. Alec dit :

      Oui, c’est un très bon roman 🙂

      J’aime

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